29 octobre 2006

Noos ça craint de plus en plus

Noos est bon pour changer de nom, histoire de se payer une virginité à bon compte. Parce que là rien ne va car non seulement ses pratiques commerciales exaspèrent ses abonnés, mais là ça se voit au grand jour.

Je passais devant une agence noos qui bizarrement était fermée. Vous savez noos les jolies affiches d'utilisateurs en joie. Mais la réalité des utilisateurs n'a rien a voir avec ces images sorties des boites de pubs. Non rien à voir.

Il y avait deux affiches réalistes sur la porte: la première était affichée de l'intérieur et informait l'aimable clientèle que les agences noos étaient fermées pour grève illimitée. Raison invoquée, les violences que subissent les employés de la part des clients. Que faut-il en conclure? Que les clients de noos sont spécialement agressifs? Non la réalité est toute autre et ce serait même le contraire. C'est noos qui abuse ses clients et qui ne fait pas son travail correctement. Bien sûr ce n'est pas le seul fournisseur d'accès dans ce cas mais à force de pousser ses abus, eh bien les clients ne l'acceptent plus et le font savoir. C'est ce que disait la deuxième affiche, collée de l'extérieur. Que les clients en avaient franchement marre du traitement qu'il recevaient.

En général les boîte avec un mauvais service n'osent pas s'afficher avec des agences commerciales où le client peut se rendre. C'est là une terrible erreur de la part de noos d'avoir voulu ouvrir ces agences car ils ont beaucoup plus à perdre qu'a gagner. Regardez ce que font les autres: ils tiennent leurs clients bien a à distance et si on veut les vontacter il faut payer, au téléphone, par courrier. Tout cela rebutte cette saleté de client de venir poser ses sales pattes sur la tranquilité du service comptable. C'est ce que vous devriez faire chez noos: continuez de faire avec les autres fournisseurs d'accès le concours du moins-disant côté service client. Mais alors ne vous risquez pas à ouvrir des agences où les vilains clients viendraient immanquablement se plaindre de leur traitement.

Règles d'or des fournisseurs d'accès en France:

- laisser le client braire
- s'il veut quand même s'adresser à vous, qu'il paie au téléphone
- ne jamais répondre efficacement au support sur le web
- si le client est mal élevé et qu'il persiste à s'adresser à vous par le web
1/ faites le poireauter quelques jours
2/ ensuite lui répondre d'appeler la hotline payante
- restez très poli dans vos échanges : salutations et formules de politesse obligatoire, même si vous le prenez pour un imbécile et le traitez comme tel.
- Faire de la pub plutot que du support client.
- Bunkerisez vos locaux. Beaucoup d'agents de sécurité pour repousser les clients mécontents. Oui comme au siège de Noos dans le 12eme.
- Changez de nom pour qu'on oublie votre réputation.

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03 octobre 2006

Tunisie : Formulaire de demande d'indemnisation pour violences et spoliations

Formulaire de demande d'indemnisation pour les Refugies juifs des Pays arabes (FIROJPAM)

La Firojpam en coopération avec d'autres organisations juives, collecte des données sur les spoliations subies par les juifs réfugiés et originaires des pays arabo-musulmans afin de pouvoir les transmettre au ministère israélien de la Justice


source

Le chef de la Famille - personne qui a possédé et ou était responsable d'actifs de sa famille dans le pays d'origine.

Le Demandeur - personne qui remplit physiquement le Formulaires de demande de la firojpam.

Le demandeur peut Être :

a. Le Chef de Famille

b. une relation familiale du Chef de Famille.

c. une connaissance du Chef de Famille ou de membres de sa famille .

Admissibilité

Un Chef de la Famille qui remplit les conditions nécessaires pour remplir un Formulaires de demande la firojpam est un personne juive qui a été forcé de quitter sa maison ou l'a quitte sous la contrainte de n'importe quel pays arabo-musulman et était incapable de prendre ou transférer la valeur marchande juste de leurs actifs.

Indications sur le formulaire de demande d'indemnisation:

un seul formulaire de demande de la firojpam peut être soumis par chef de Famille.

. Les noms des différentes personnes, les listes d'actifs et la valeur de ces actifs doivent être soumis dans ce Formulaires de demande de la firojpam . Ils ne doivent pas être soumis sur d'autres Formulaires de demande de la firojpam.

Confidentialité:

Toutes les informations fournies sont données en confiance et seront tenues sous le sceau du secret sous réserve d'une autorisation de votre part. Les noms et les informations du Demandeur et du Chef du de la Famille seront tenus secret par respect de la vie privée.

Comment remplir le formulaire:

tapez ou ecrivez ou empreinte clairement a l' encre noire ou au stylo a bille autant d'informations que possible. Référez-vous s'il vous plaît à n'importe quels documents qui pourraient être utiles en remplissant le formulaire. Tous les lignes d'informations exigées, notés sur le Formulaires de demande de la firojpam doivent être remplies pour que le formulaire puisse être enregistré.

Entrez en contact avec la Firojpam pour toute demande de renseignement complémentaire

1. Déclaration du Demandeur. ecrivez clairement en lettres batons.

2. Informations sur le Demandeur :

. Si le demandeur est aussi le Chef de la Famille, sautez les paragraphes 2b) et 2c) et imprimez le formulaire de Demandeur ci-dessous.

Si le demandeur n'est pas le Chef de la Famille, complétez les paragraphes 2b) et 2c) si c'est justifié et imprimez le formulaire de Demandeur ci-dessous.

3. Informations d'émigration du Chef de Famille

Ecrivez s'il vous plaît clairement autant d'informations que possible.

4. Information sur les Membres de la Famille

. Listez le nombre des membres de la famille du Chef de la Famille vivant aujourd'hui par catégorie fournie.

. Un membre de famille qui vivait au temps de l'émigration est autant qualifié qu'un propriétaire terrien, ou qu'une personne qui exerçait les responsabilités de Chef de Famille pour remplir ce formulaire.

. Si n'importe quel membre de famille a possédé des actifs distincts du chef de la Famille sur ces Formulaires de demande FIROJPAM, il/elle peut remplir un formulaire séparé sous son propre nom de famille. Donc, son nom ne devrait pas apparaître sur cette formulaire, ni si ses actifs.

5. Description des biens spoliés dans le pays d'origine

. Continuez seulement ceci si cela s'applique au Chef de la Famille.

. Exprimez s'il vous plaît les valeurs des biens spoliés en monnaie de votre pays d'origine.

. La valeur de perte devrait être la valeur évaluée au temps de l'émigration. Les Formulaires de demande de la FIROJPAM vous laissent de l'espace pour une revendication dans chaque catégorie :

A) Immobilier

B) Entreprise

C) Biens personnels

D) Emprisonnement

S'il y a plus qu'une revendication dans une catégorie pour le Chef de la Famille ou pour un membre de famille immédiat dans le ménage au temps de l'émigration, photocopiez s'il vous plaît la Section 5 autant de fois que nécessaire, en complétant la catégorie appropriée et en attache la/les page (s) à l'original du formulaire FIROJPAM.

6. Déclaration du demandeur

. Donnez les informations demandées et signez de votre nom.

DOCUMENTS ADDITIONNELS

Attachez les copies d'actes, de documents, de photographies, de plan et de cartes, de croquis ou d'autres matériels qui peuvent certifier l'emplacement et/ou la valeur des propriétés que vous aviez en votre possession, ou tout ce qui pourrait être utile à se faire une meilleure idée de la vie des Juifs dans les Pays arabo-musulmans. Ces documents seront lus, classés et archivés dans un but de meilleure documentation et de mémoire.

Vous pouvez aussi écrire une description de votre expérience quotidienne ou celui de votre famille et la joindre au Formulaires de demande de la firojpam une fois complété.

QUESTIONS FRÉQUEMMENT POSÉES

Comment est-ce que je remplis le formulaire pour un membre de la famille ou un ami qui âgé ou qui est décédé ?

. I Si vous remplissez physiquement le Formulaire, vous êtes le Demandeur. Donc, complétez le paragraphe 2 avec des informations actuelles et complétez le reste du formulaire de Revendications de firojpam sous le point de vue du membre de votre famille ou l'ami qui était le Chef de Famille au moment de l'émigration du pays d'origine.

Et si seulement une petite quantité d'informations restent disponibles sur nos actes de propriété ?

. Complétez par autant d'informations que vous en avez en votre possession.

En ce qui concerne les membres de la famille : peuvent-ils aussi compléter différents formulaires de la FIROJPAM ?

. Le chevauchement et la duplication d'informations croisées entre différents formulaires de demande FIROJPAM devraient être évités autant que possible. Les noms et les biens des personnes devraient être inscrits sur un et un seul formulaire de demande firojpam.

. N'importe quel membre de la famille du chef de famille qui remplit un formulaire doit inscrire un nom de chef de famille différent et des spoliations différentes.

Et si l'on a déjà rempli un formulaire de revendication d'une autre organisation ?

. Les Formulaires de demande d'indemnisation de la firojpam peuvent être remplis en plus de revendications faites auprès d'autres organisations.

. Mais seuls les formulaires firojpam seront pris en considération par notre association pour les spoliations des Réfugiés juifs des Pays arabo-musulmans.

Envoyez s'il vous plaît ce formulaire FIROJPAM à firojpam@club-internet.fr

FORMULAIRE DE DEMANDE D'INDEMNISATION de la FIROJPAM

Lisez les Directives de rédaction du formulaire FIROJPAM avant de remplir celui-ci. Tapez à la machine ou écrivez en caractères d'imprimerie autant d'informations que possible.

Pour toute demande de renseignement Email : firojpam@club-internet.fr

Web : www.juifsdislam.com

Tous les cases avec un (*) sont exigés et doivent être remplis pour que le formulaire puisse être pris en considération.

1) Déclaration du demandeur

Je [Votre Nom]_. déclare ce qui suit : les thèmes exposés dans cette déclaration sont véridiques à ma connaissance et si j'étais appelé à en témoigner, je pourrais le faire en mon âme et conscience,

2) Informations sur le Demandeur

( ) a) Etes-vous le Chef de Famille ?

( ) Oui, toutes les informations contenue sur cette formulaire sont de moi.

( ) non, Je remplis ce formulaire pour le chef de famille.

b) si vous avez répondu non, quel est votre rapport avec le chef de famille ?

____________________________________________

c) si le chef de famille n'est plus en vie, veuillez fournir:

Date du décès : _________..

Lieu du décès : __________..

Pays : ______________..

Renseignements pour contacter le demandeur ci-dessous :

( ) Nom de famille : ____________( ) Prénom : _____Deuxième prénom :_____

Adresse :________________________________________..

Ville : _________. Code postal :______Pays : _________________..

Date de naissance : _______ Nationalité Actuelle : __________________.

( ) Téléphone (À la maison) : _________.. Bureau : _________________..

Portable : _________ (Fax) : ___________..

Courrier électronique : ___________________

3) Renseignements sur l'émigration du Chef de Famille

( ) Nom de famille au moment du départ : __________ ( ) Prénoms : __________

Nom et prénom du père __________________.

Nom et prénom de la mère _________________.

Nationalité du passeport lors de l'émigration : __________________..

Nationalité Actuelle : ___________.. Date de naissance : _________.

( ) Pays d'Origine : ___________. ( ) Ville d'Origine : _____________

Adresse : _____________________________________

( ) la date du départ du pays d'origine : _______________________..

( ) le candidat à l'émigration a émigré vers : ______________________

Avez-vous précédemment rempli un formulaire ?

( ) OUI __________

( ) NON _________. Avec quelle organisation ?___.. Date de revendication : ___.

4) Informations sur les autres membres de la famille

donnez le nombre de membres de la liste de famille encore vivants aujourd'hui :

Parents : ____._ Enfants : _______. Petits-enfants : ________________.

Enfants de mêmes parents : ___________. Conjoint : ________________

La liste nomme et l'information de sortie si applicable, des membres de famille vivants au temps de sortie :

Relations actuelles avec le pays d'origine__________________________.

Nom de Famille __..____ Chef de famille actuel ______. Date de Naissance _____.

Date de nouvelle nationalité de la Famille__________________________.

Donnez le contact actuel pour information avec le Chef de Famille et /ou ses propriétés spoliées en cas de décès:

Nom de famille : _______..Prénom : ____Deuxième prénom :_________..

Adresse : ________________________________________..

Ville : _____. _____Code postal : _________Pays : ___________..

Téléphone maison : _________.

Bureau : ______________.

Portable : _____________..

Fax : _______________

courrier électronique : _________________.

5) Description des pertes dans le pays d'origine

A) Revendications Immobilières

Adresse : Acte notarié* :

( ) Description (terres agricoles, bâtiments, biens matériels, nombre de pièces, etc) :

( ) propriété entière ( ) propriété partielle : si partiel, donnez le % : ( )

Valeur estimée : Obligatoire, Vendue ou Confisquée : (*) si vendu, le montant de la vente que vous avez reçu :

B) Revendications professionnelles

( ) Type d'entreprise : _______. Adresse : _______________.

( ) Valeur de l'entreprise : _________ Bâtiments ______.. Machines-outils_____

Matière première / entrepôt __________________________

Objets finis ________________________________..

Comptabilité ______...

Dette de Valeur du Nom Commercial réquisitionné : __________________.

Autres associés dans l'entreprise : vos actions (%) : _____.. montant à fournir obligatoirement

Vendues /Confisquées : ( )

Si vous les avez vendues, le montant d'argent que vous avez reçu :

C) revendications personnelles

Propriétés perdues : Inscrivez les bijoux, les meubles, les ustensiles, les tapis, les tableaux d'art:

( ) Valeur : ______.

Compte bancaire : ______________Nom de Banque : ________

Compte : _____________ Police d'Assurance vie : _____ Valeur : _______

Hypothèques : _______.. Description d'Actif : _____________________.

Valeur hypothéquée : ___________Prêt : ____________________..

Nom de l'Emprunteur : ____________ Somme empruntée : _____________

Salaire ______..Bénévole: ______..

Nom de l'Employeur :_______..mois/années : ________.Total :______

Retraite : ________..Société de Fonds de retraite : ________..

Travail date d'entrée/date de sortie : ________.salaire Mensuel :_____________

dernière somme payée : __________________________.

D) plaintes pour emprisonnement et/ou sévices :

Date d'Arrestation : ______.. Jour /Nuit _______..

Raison présumée d'arrestation : ______________________..

Adresse du Lieu d'arrestation : _________________________..

Adresse du Commissariat de police correspondant: ________________..

Avez-vous été violenté ? oui/non

Si oui, quel type de violence : _________ Etat antérieur : __________..

Date : ____________ Durée exacte de l'arrestation : ___________..

paiement d'avocat déjà effectué : _________________________..

6) Déclaration du Demandeur

Je déclare sous peine de parjure que les déclarations précédentes sont vraies et correctes et que cette déclaration a été remplie en mon âme et conscience:

Lieu ______.. ; Date : _______.

Les données et la valeur des revendications apparaissant sur ce formulaire sont correctes autant que je sache. Un seul formulaire par Chef de Famille a été rempli. Indiquez les noms (du Chef de la Famille / des Membres de la Famille) et que les actifs apparaissant sur ces Formulaires de demande FIROJPAM n'apparaissent pas sur aucun autre formulaire de revendication déjà rempli par ailleurs.

Signature :___________..Nom : _______ Prénom : _________

Récits et informations supplémentaires

Vous pouvez écrire dans votre propre vocabulaire ci-dessous, ou attacher sur une feuille séparée, une description des événements qui seront utiles dans la documentation du Chef de Famille et des membres de votre famille, de votre pays d'origine. Cela peut inclure les persécutions, les tortures, les arrestations, les menaces, la perte de biens matériels etc, comme le style de vie, l'histoire et les coutumes de votre communauté et/ou de votre famille. Attachez s'il vous plaît les copies d'actes, des photographies, des croquis, des cartes ou des autres matériels ou informations qui peuvent être appropriés.

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La Tunisie des violences et des spoliations.

Au delà de ses publicités qui veulent la présenter comme un pays tellement sympathique, la Tunisie est bien un pays raciste qui ferait bien de commencer à rendre des comptes à ses victimes.

TEMOIGNAGE

- Mon droit au retour

Il est temps de tordre le cou à cette illusion mnésique que beaucoup d'entre nous ont voulu nourrir ces cent dernières années quant à la bonne cohabitation qui était de mise entre Juifs et Arabes dans les pays du Maghreb.

Je suis né en 1952 dans un quartier commerçant du centre de Tunis.

A en croire mes premiers souvenirs, autant que de lumières et d'odeurs, l'environnement y était fait de bruits : charrettes, sabots de chevaux sur le bitume, appels d'artisans ambulants de toutes sortes.

Nous vivions à dix, huit enfants et mes parents, dans un appartement de trois pièces où là aussi, le bruit était omniprésent, fait non pas de conversations feutrées et délicates, mais de sonorités de cuisine, sifflements de marmites, verre brisé, chaudes disputes autour des sujets de l'actualité politique et sportive. Chaque mètre carré y grouillait de vie, d'impulsivité, d'humour et d'amour. Dernier enfant de cette magnifique fratrie, je profitais de l'enrichissement apporté par chacun de mes aînés.

Nous jouissions d'un statut privilégié au regard de ce que connurent nos ascendants directs. Le fait de bénéficier d'un logement ensoleillé donnant sur une large avenue d'un côté, et sur un grand jardin de l'autre, jardin malheureusement créé à la place d'un ancien cimetière juif* qu'il a fallu profaner pour sa construction, n'aurait jamais été possible pour la génération de mon grand-père paternel, condamnée à vivre dans la «Hara Hafsia », ghetto juif dont on fermait les portes la nuit pour ne pas risquer de voir les Israélites venir rôder parmi la population arabe.

Mon père, instituteur dans une école de l'Alliance Israélite Universelle, fut probablement le premier « col blanc » de sa famille. Cette promotion sociale permit à sa descendance l'accès à des études supérieures et à des professions bien loin de celles qui étaient exclusivement réservées aux Juifs jusqu'à la fin du dix neuvième siècle, boucher, épicier, savetier, etc.

Bien entendu, cette amélioration de nos conditions de vie ne s'est pas produite par hasard, ni par la volonté des instances dirigeantes arabes. Tout changea brusquement en 1881.

A cette époque, les Juifs, reclus dans leur Hara, vivaient dans des conditions plutôt misérables, dans des gourbis sans lumière ni aérations, dans une situation sanitaire déplorable, victimes d'épidémies diverses, ne recevant qu'une éducation rabbinique, relégués au statut de Dhimmis soumis à une taxe spéciale et faisant l'objet de toutes sortes d'humiliations et de brimades.

La présence juive dans ces contrées, bien antérieure à celle des Arabes, était une réalité historique que bien peu de gens devaient connaître à l'époque, et qui, de toute façon, si elle avait été sue par certains, aurait été soigneusement occultée afin de préserver l'état des relations intercommunautaires à l'avantage des Arabes. Les Juifs représentaient 2% de la population de Tunisie (100.000 sur 5 millions).

La France, présente depuis un demi-siècle déjà en Algérie, profita de quelques incidents à la frontière algéro-tunisienne pour intervenir en Tunisie et en faire un protectorat, officialisé par la signature contrainte du Traité du Bardo par le Bey de l'époque.

Soucieuse de l'égalité des droits de l'ensemble des sujets qui vivaient sur le sol tunisien, la France créa une situation nouvelle qui permit aux Juifs d'émerger, tels des zombies quittant leurs tombes, de leur prison séculaire.

Très rapidement, un grand nombre d'entre eux s'efforça de se rapprocher de leurs sauveurs, délaissant le judéo-arabe pour la langue française, adoptant les vêtements « à l'occidentale», transformant leurs prénoms, voire leurs patronymes afin de les franciser. Ils se fondirent avec appétit dans l'expansion économique stimulée par la présence française, sous le regard agacé de leurs concitoyens arabes qui y voyaient une usurpation de pouvoir à laquelle ils n'étaient guère accoutumés.

Comme lors de toute mutation révolutionnaire, celle-ci connut ses excès, consistant surtout en la renonciation à toute référence traditionnelle qui pouvait évoquer la dureté de temps que l'on voulut effacer. Certains refusèrent absolument de s'exprimer dans le dialecte qui était leur langue maternelle. D'autres abandonnèrent les traditions religieuses, symbolisant elles aussi les siècles d'humiliation. Des personnages, perdant ainsi leur authenticité, se transformèrent en précieux ridicules qui alimentèrent longtemps les bonnes histoires et participèrent à la création du nouvel humour juif tunisien.

Cependant, globalement, plutôt que de perdre son identité, je pense qu'au contraire, la communauté juive tunisienne l'a redécouverte et plutôt cultivée au cours de cette parenthèse enchantée dont on peut donner les dates précises : 1881-1956, 1956 étant la date de l'accession à l'indépendance de la Tunisie dont le premier président, Habib Bourguiba, pourtant ami des Juifs, ne parvint pas à en empêcher l'exclusion de la société tunisienne.

Il serait impossible de dresser la liste exhaustive des artistes, philosophes, scientifiques de très haute valeur qui ont profité de l'émancipation de cette toute petite communauté, mais il est probable que le record du monde du pourcentage de réussite n'est pas loin d'être atteint.

C'est ainsi que, dans l'euphorie de cette période de rêve, s'est insinuée dans les esprits la fausse notion de cohabitation paisible entre les communautés juive et arabe. Les Juifs, tout heureux de leur élévation sociale, laissèrent tout sentiment revanchard au placard. Les arabes, distancés définitivement dans cette course, abdiquèrent et adoptèrent même la position de soumis. Les Juifs se mirent même à engager des bonnes arabes, ce qui aurait été impensable 50 ans auparavant.

La montée du nationalisme arabe et surtout la création de l'Etat d'Israël, point culminant de l'affront fait par ces dhimmis à leurs anciens maîtres, créa les conditions du départ des Juifs de Tunisie. J'ai le souvenir des conversations sur la politique, échangées à voix basse à partir de la fin des années cinquante et quasi chuchotées à l'approche de notre départ, de la prudence à laquelle nous exhortait notre père : « Les murs ont des oreilles », prévenait-il.

1967 et la Guerre des Six Jours sonna le glas de la présence juive en Tunisie, des émeutes éclatant à Tunis, se soldant par l'assassinat de ressortissants juifs et par l'incendie de la Grande Synagogue.

L'Histoire des relations entre Juifs et Arabes en Tunisie, comme dans d'autres pays arabes, comporte de multiples facettes et j'entends déjà tous ceux qui m'opposeront une multitude de contre-exemples pour démontrer le contraire de ce que j'affirme. Mais il est incontestable que l'une d'elles est restée longtemps ensevelie dans les souvenirs de chacun. Jusqu'à il y a peu de temps, il était « historiquement incorrect » de considérer les aspects négatifs de ces rapports qui établissent que, malheureusement, humiliations, massacres, exclusions à l'égard des Juifs ne sont pas l'apanage des sociétés européennes.

Il est impossible de comprendre l'opposition des Arabes, et par extension des Musulmans d'aujourd'hui, à l'existence d'Israël sans appréhender cette dimension que représente pour eux l'humiliation constituée par la réussite de leurs anciens dhimmis et la création d'un Etat juif, prospère et inventif de surcroît. Il serait intéressant de connaître, à la lumière de ces explications, la position des forces « progressistes » qui, ces dernières années, ont combattu, en fustigeant Israël, la lutte, pour leur liberté, d'anciens esclaves ayant échappé au joug arabe. Curieusement, ce véritable mouvement de libération d'un peuple n'a pas connu le succès mérité auprès des courants politiques qui en sont habituellement friands.

Pour ma part, le souvenir de cette maison, de cette avenue, de ce jardin, est toujours présent. Je peux encore refaire mentalement le trajet qui mène de chez moi au lycée Carnot. Les noyaux d'abricot, les vers à soie, les pâtisseries au miel et autres bouquets de jasmin, je les ai racontés à mes enfants, maintes et maintes fois, comme pour éviter que ces couleurs et ces senteurs ne sombrent définitivement dans l'oubli, comme pour les tatouer un peu de ce que je suis. Je n'ai vécu que les onze premières années de ma vie en Tunisie. Mais elles comptent au centuple et je suis essentiellement le produit de cet enfant.

Pourtant, il n'a jamais été question d'UNWRA** pour nous. Nous n'avons jamais gardé sur nous de clé ni de titre de propriété avec l'idée de s'en resservir des décennies plus tard.

Nous avons choisi, en prenant cet avion pour Marseille le 29 juin 1964, de regarder droit devant nous et de construire un nouvel avenir. Cela ne fait pas de nous des êtres déshumanisés pour autant.Tout autre comportement aurait été mortifère.

Entretenir dans la tête des jeunes palestiniens qui, eux, n'ont même pas connu « ces terres qui leur appartiennent », l'idée d'un droit au retour, relève bel et bien de l'escroquerie politique la plus éhontée dont il est temps que la communauté internationale cesse d'être la complice.

Aujourd'hui, je revendique haut et fort mon droit au retour, celui de la raison et de l'honnêteté intellectuelle.

J.-P. C....

*Voici le commentaire de mon frère, Gérard, à ce sujet :

« Ce fameux jardin a été l'un des facteurs de notre départ. C'était un cimetière israélite acheté au 19e siècle avec les deniers de la communauté israélite, en dehors de la ville de Tunis. Mais la ville moderne s'est étendue de la porte de France au Belvédère en englobant le cimetière où se trouvaient des Tsadikims comme Rabbi Hai Taieb (Lo met) qui "a protégé la famille dans ses examens scolaires grâce aux prières de Maman qui ouvrait la fenêtre de la chambre du fond pour s'adresser à lui les mains ouvertes".

.A l'indépendance il a été décidé par le gouvernement d'exproprier la communauté (sans aucune compensation).Il avait été convenu que les ossements seraient retirés tombe par tombe et expédiés en Israël. J?ai été témoin du retrait de ces ossements en passant de nombreuses heures à la fenêtre. Le retrait des ossements de Rabbi Hai Taieb a été suivi par une longue procession en prière autour du cimetière. Mais c'en était trop pour les autorités tunisiennes, qui trouvaient le temps trop long et, brusquement, un beau jour, de nombreux bulldozers abattirent l'enceinte du cimetière pour retourner la terre la mélangeant définitivement avec les restes de nos aïeux. Cela s'est fait malgré les protestations véhémentes de la communauté, mais nous n'avions plus droit à la parole. Le chef de la communauté, maître Haddad, décida alors de quitter lui aussi la Tunisie...J?aimerais voir une telle situation en Israël avec un cimetière musulman, sans que le monde entier ne se soulève.

Justement la communauté était organisée autour d'un un système du style Crif, mais à l'indépendance, la Tunisie a refusé d'avoir "un Etat dans un Etat "et a interdit le fonctionnement de tout organisme civil représentant la communauté juive (le tribunal rabbinique est resté en fonctionnement, mais sous contrôle des autorités du pays). L'article premier de la constitution tunisienne stipule clairement que "La république tunisienne est une république musulmane", c'est à dire que tout non musulman (même de nationalité tunisienne, soit prés de 75000 juifs) ne serait considéré dorénavant que comme un citoyen de seconde zone....Aujourd'hui certains arabes déclarent qu'il est scandaleux qu'Israël se voit comme un Etat juif et qu'il faut partager la terre entre juifs et arabes. Alors quoi ! Et nous, sur place depuis des millénaires, de nationalité tunisienne, avec des intellectuels qui se sont battus pour l'indépendance de la Tunisie, nous n'avions pas le droit de partager notre terre parce que non musulmans !

Moi qui ai vécu le passage de l'indépendance je peux dire sans mentir que du jour de l'indépendance je ne me considérais plus comme faisant partie intégrante du pays et mon regard s'était tourné vers la France (heureusement ma nationalité française m'aidait, mais quelle angoisse pour les juifs tunisiens !).

Il faut dire que les nombreux incidents (bagarres essentiellement) que j'ai vécus m'éloignaient tous les jours de ce pays. En fait, nous ne vivions plus dans un état de droit et dans tout incident, si la police intervenait, nous avions systématiquement tort .... Nous étions redevenus des dhimmis. Alors Bon vent la Tunisie et Vive la France (Du moins jusqu'en octobre 2000). »

Article rédigé par D.M - Source : JPC

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01 octobre 2006

Rigolons un peu avec le support client de la fnac

Signe des temps, les supports clients sont moribonds

En France, il y a un problème culturel très marqué quand à la la gestion d'un client a distance: on sait encaisser le prix des commandes. Par contre quand il s'agit de répondre à des questions même très banales, il n'y a plus personne.

Avis aux sociétés étrangères qui voudraient travailler sur le marché Français, il y a là des conditions de commercer tout a fait inédite et très intéressantes.


Voici un extrait d'un message censé être une réponse de la fnac à une question anodine posée il y a plus d'un mois:

Réponse
à une non réponse

Cher Monsieur Ibrahim,


Merci pour votre message mais je voudrais vous faire remarquer qu'elle ne répond pas du tout à ma question. On dirait une réponse destinée à quelqu'un d'autre d'ailleurs.


Je vais aussi vous faire un petit cadeau : un poème. Bien sûr cela ne fera pas avancer le schmilblick, peut-être même que votre service n'y verra que du feu, mais personnellement ça me détendra et c'est la seul chose qu'il y ait à faire avec le support par courrier électronique dans notre beau pays.


Pour ne pas être le seul à en rire, je vais aussi le transmettre à quelques amis, j'espère que vous n'en prendrez pas ombrage, ni vous ni la fnac.


Ah au fait vous direz à la fnac que la question a été posée initialement le 10 aout 2006 et depuis.... Ça l'intéressera peut-être.


Dites-moi où, n'en quel pays,
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, ni Thaïs,

Qui fut sa cousine germaine,
Écho parlant quand bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu'humaine
Mais où sont les neiges d'antan?

Où est la très sage Héloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Abelard à Saint-Denis?
Pour son amour eut cette essoine.
Semblablement, où est la reine
Qui commanda que Buridan
Fut jeté en un sac en Seine?
Mais où sont les neiges d'antan?

La reine Blanche comme lis
Qui chantait à voix de sirène,
Berthe au grand pied, Bietris, Alis,
Haremburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne la bonne Lorraine
Qu'Anglais brûlèrent à Rouen;
Où sont-ils, où, Vierge souveraine?
Mais où sont les neiges d'antan?

Prince, n'enquerrez de semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Qu'à ce refrain ne vous remaine:
Mais où sont les neiges d'antan?

François Villon